Les oppida, éléments majeurs pour le contrôle des frontières du territoire
Verdun : Vero dunum, la "super" forteresse en gaulois
Nant : la combe, le ravin.
Ce toponyme, à St Lattier, existe depuis les Gaulois car en Dauphiné le terme de " nant " n'a jamais été utilisé pour désigner un ruisseau comme c'est le cas en Savoie et en Suisse romande (où il est encore usité en patois
).
Verdun : Vero dunum, la "super" forteresse en gaulois

Briançon : Brigantio, de Briga, la citadelle.

Bourbre : De Borbo, dieu des sources et de l'eau.

La Chana, venant de Cassanos, toponyme très répandu en Allobrogie.
(Cassanos = chêne)
Mions : Met dunum, la forteresse du dieu Met.
"Quelques passages des lettres de Munatius Plancus en 43 av. J.-C., gouverneur de Gaule transalpine, confirment les limites méridionales... Dans deux passages, le mot fines indique bien que l'Isère et Grenoble se trouvaient encore dans l'ager Allobrogum mais aux confins de ce territoire".
Ardon : Aredunum au XIIe siècle :
de are devant et dunum la forteresse.
Carte des oppida
Le Verdun à Beausemblant, Drôme

Combe du Nant ou les Etroits à St Lattier, Isère
et retranchement de Rochebrune ou Quatre têtes à Saint-Just-de-Claix

Mions, Rhône
L'oppidum de Larina à Hières-sur-Amby, Isère
Briançon à Panossas, Isère
Varces et Vif, Isère
Ardon, Ain,
et pertes du Rhône au XIXe siècle
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Tableau chronologique sommaire
Les oppida vus par V. Kruta
Nous appellerons oppidum toute structure défensive ou de guet,
et non seuleument les vastes places fortes de défense et de refuge des populations
Le Camp de César à Plan, Isère

St Saturnin à St Alban-Leysse,
et Montmélian, Savoie

Lémenc : Lemincum,
Lemo
, l'orme
Barraux et Saint- Maximin, Isère

. Barraux : Barr,
la hauteur, souvent fortifiée (voir Bar, Bar-le-Duc, Bar-sur-Aube, Bar-sur-Buzancy, Bar-sur-Seine)
.

Montmélian : Mediolanon,
centre d'un territoire .

Verdun à Cruet, Savoie
Sion : Sego dunum,
le fort de la victoire. Idem que Sion en Valais
Brion : de Briga la citadelle
Le Dun : dunum, la forteresse en gaulois


Ces témoins de l'implantation gauloise, toujours installés en des points stratégiques militaires et/ou commerciaux, n'atteignent jamais la dimension et l'ampleur de certains de la France de l'Est ou de Bourgogne. Les oppida fouillés n'ont pas de larges fossés, pas de murus gallicus, pas de restes spectaculaires qui auraient excité l'imagination des chercheurs.

À l'exception de Vienne, de Genève et de Larina qui sont des sites importants bien étudiés, on sait peu de chose : quelques comptes rendus des celtisants du siècle passé, de rapides observations de terrain ou de rares sondages trop limités,

En plus des sept oppida connus et de six plus ou moins probables, les toponymes nous ont permis d'en localiser dix huit autres qui ont été vérifiés sur le terrain afin de savoir si la disposition des lieux était compatible avec leur destination de place forte proposée par la toponymie.

1 ) Au sud-ouest du territoire allobroge (Carte)


- À Plan, le Camp de César est un vaste oppidum sommital isolé par un fossé dans lequel un sondage a livré des tessons de la Tène. Placé au milieu de collines élevées, près du bord oriental des reliefs molassiques qui séparent la vallée de l'Isère de la plaine de la Bièvre, il pouvait surveiller ces deux axes et peut-être servir de possible refuge aux Gaulois fortement implantés autour de Rives, Voiron, Moirans, Vourey et Tullins. Le bourg de Brion, à quelques kilomètres à l'est de Plan, est peut-être le témoin d'un autre site fortifié mais le nom peut être plus récent car on ne voit pas quelle colline aurait servi d'oppidum.

- À l'Albenc, le Verdun, haut et escarpé, surplombe de 250 m la rive droite de l'Isère et de 100 m la route qui longe son flanc ouest. Le sommet de la langue rocheuse étroite est défendu de trois côtés par des à pic et un fort ensellement le limite au nord ; c'est un site
défensif idéal au nom bien évocateur. À Poliénas, à 1 km au nord, un important trésor de 592 monnaies gauloises d'or et d'argent et d'oboles de Marseille a été enfoui vers 130/120 av. J.-C.

- À Saint-Lattier, deux éminences dominent abruptement la rive droite de l'Isère : celle de la Combe du Nant et celle des Etroits. Une prospection rapide sur la première m'a livré quelques tessons du Bronze final et sur la deuxième un ami en a trouvé aussi il y a quelques temps, .mais aucun de la Tène, ce qui n'est pas démonstratif compte tenu du peu de temps consacré aux recherches.
On sait, par ailleurs, que les oppida du Bronze final ont toujours été réutilisés par les Gaulois.
La position de l'oppidum de Saint-Lattier est particulièrement favorable pour arrêter toute pénétration vers le nord. En effet, sur près d'un kilomètre une ligne de crête domine de plus de 110 m l'Isère plaquée contre les collines molassiques escarpées. La pente dépasse souvent 100 % sans jamais être inférieure à 60 %, avec quelques falaises.
Entre les deux sites possibles, éloignés de 700 m, et en l'absence de fouilles on peut hésiter sur la position exacte de la place forte car n'interdit, à l'un ou l'autre, une vocation d'habitat et non de surveillance.
Nous admettrons seulement que le mieux placé pour cette fonction est celui des Etroits à l'extrémité est de la terrasse de Saint-Paul-les-Romans et du bassin valentinois.
Mais quelque soit l'emplacement de l'oppidum cela ne change rien au contrôle allobroge au-dessus de l'Isère à Saint-Lattier, au niveau du premier défilé de la rivière en arrivant de la plaine de Valence.

- À Saint-Just-de-Claix, l'oppidum des Quatre têtes (ou de Rochebrune) fait presque face au précédent en rive gauche de l'Isère, sur une presqu'île formée au confluent Isère-Bourne ; il nous a livré aussi, il y a 30 ans, quelques tessons du Bronze final au bord d'un chemin. F. Perrin (2002) le place, par erreur, à plusieurs kilomètres de là, sur la commune de Saint-Jean-en-Royans. Une remarque : à Saint-Just-de-Claix et à Saint-Lattier passe la limite entre les départements de l'Isère et de la Drôme…

L'Isère perd sa fonction de limite avec les Segovellauni au début de la plaine de Valence : "Le territoire des Allobroges ne commençait qu'à l'est de ce pays[le Valentinois], à partir d'un point qu'il est impossible de préciser, mais qui pourrait correspondre au défilé de Saint-Nazaire-en-Royans" dit G. Barruol (1999 p. 297). Cet auteur dit encore que le " confluent du Rhône et de l'Isère, cette région " fertile et peuplée appelée l'Ile" par Polybe (3, 49) et par Tite-Live (21, 31, 4) dans leur récit sur Hannibal, n'appartenait point alors, comme on l'affirme habituellement, aux Allobroges, mais bien aux Segovellauni, peuplade de la confédération cavare : l'analyse des récits laissés par ces deux historiens ne laisse aucun doute sur ce point de topographie antique.
Tout d'abord, selon Tite-Live, le territoire de la nation allobroge commençait seulement " près de là ", non loin de ce confluent, de cette " île". L'oppidum de la Combe du Nant ou des Etroits, à Saint-Lattier, répond parfaitement à cette limite qui devait passer au sud des reliefs qui cernent les bassins de Valence et de Romans.

- A Beausemblant, un Verdun, déjà remarqué par G. Barruol en 1999, occupe une éminence allongée au bord des collines limitant le sud du bassin d'Andancette et d'Albon ; à deux kilomètres du fleuve il domine de 100 m la plaine. Nous ne disposons que de la toponymie et de la conformation des lieux mais tout près deux dépôts de monnaies ont été trouvés, un à Laveyron à 3 km au sud-ouest et un à Andancette à 4 km au nord-ouest.
Il contrôlait l'entrée méridionale de la très fertile plaine de la Valloire, la partie nord étant surveillée par l'éminence fortifiée de Dun à Anjou, au nom sans ambiguïté et par celle de Revel-Tourdan (Turo dunum), probablement sur le Châtelard, près de laquelle a été trouvé, là aussi, un important dépôt de monnaies. On remarquera la fréquence es dépôts près des oppida, ce qui sera confirmer par le dépôt de Poliénas au bord de l'Isère…

2) Au nord-ouest du territoire allobroge (carte)

- La région de Vienne située au carrefour du couloir rhodanien et de l'axe est-ouest entre le Massif central et les vastes territoires des Alpes du Nord, a eu une importance majeure depuis l'âge du Bronze ancien, 2000 ans av. J.-C. Sur la colline Sainte-Blandine, au confluent de la Gère et du Rhône, s'installe l'oppidum qui n'a pas eu une grande extension avant la conquête romaine mais qui a livré un matériel gaulois abondant en fer et céramique.

- À Mions (Metdunum : la forteresse du dieu Met ?), à la limite sud de la cuvette lyon naise, à l'ouest d'un petit relief, une éminence portant un château domine de 50 m la plaine : la toponymie nous désigne un oppidum et le terrain nous le montre assez vaste.

- À Panossas, la colline élevée, aux flancs abrupts, du Briançon est placée en rive droite de la Bourbre à l'angle sud-ouest du massif de Crémieu. Il a un nom significatif et une conformation éloquente.

- À Hières-sur-Amby, sur le bord occidental de la forteresse naturelle constituée par le massif de Crémieu, les 27 hectares du site de Larina en font le plus vaste oppidum d'Allobrogie.
Il prit une importance capitale au premier âge du Fer pour contrôler la route commerciale nord-sud à l'est du couloir Saône-Rhône, au seul endroit où le Rhône se franchissait à gué entre le Jura et Lyon : sur une dizaine de kilomètres, coincé entre le massif de l'Isle Crémieu et les alluvions de l'Ain, le fleuve ne peut pas divaguer et il y a 30 ans certains pêcheurs avait encore connaissance de ces lieux de passage.
Tout près de là, à Saint-Romain-de-Jalionas un tumulus princier de la fin de l'âge du Bronze et à Vernas la tombe à char d'un chef gaulois de la Tène finale (la plus méridionale de cette époque et de ce type connue en France) disent assez l'importance économique et stratégique, tant du massif que de l'oppidum pour les Gaulois.

3) Au nord du territoire allobroge (carte)

- Sur la rive droite du Rhône, le village d'Ardon (Are dunum à côté de la forteresse), au nord de Bellegarde, témoigne d'un oppidum voisin. En effet à un kilomètre, l'éminence de Châtillon-en-Michaille qui domine la gorge de la Valserine à son confluent avec la Sémine, répond bien à cette fonction : il contrôle les rapports allobroges avec le pays de Joux dont Ch. Marteaux et M. Le Roux le disent possession des Séquanes (in B. Rémy, 2000). C'est une petite région où on est étonné de la densité des toponymes gaulois : six à l'intérieur d'une langue de terre de 4 km sur 15 km ! Cela doit correspondre à l'implantation allobroge que César signale en rive droite.
La communication entre les deux rives du fleuve impétueux était aisée à Bellegarde au moyen de passerelles, comme il en a existé jusqu'au XIXe siècle, lancées dans l'étroite crevasse des " pertes du Rhône " submergées par le lac du barrage de Génissiat en 1948. Mais la possibilité d'un pont, en face du confluent avec le Fier, n'est pas à exclure avec le lieu-dit Brive.

- Le Mont-Sion, à Présilly, pourrait être un oppidum en position dominante tout près du col qui sépare la vallée de Usses du bassin de Genève.

- À Genève, au confluent de l'Arve et du Rhône, l'oppidum dominait le port et le pont qui, selon César, permettait de passer en territoire helvète. Il est inutile de revenir sur ce site si bien étudié et connu.

4) A l'est, au contact des peuples alpins

En Haute-Savoie

- Servoz (Le Châtelard), Passy (Guerres du Châtelard) et Saint-Gervais-les-Bains (Bois des Amérans) dans le défilé amont de la vallée de l'Arve présenteraient des structures que des auteurs ont attribuées à des oppida. Ils sont installés sur ce qui peut être considéré comme la frontière entre les Allobroges et les Ceutrons du Val d'Arly et du bassin de Chamonix. On a peu de renseignements mais leur existence est vraisemblable.

En Tarentaise et en Maurienne

Les Ceutrons dont le territoire allait de Saint-Gervais ( une borne romaine y marque la frontière avec les Viennenses, descendants des Allobroges) sur l'Arve jusqu'à Morgex, à la limite du pays des Salasses dans le Val d'Aoste, étaient des Alpins non gaulois.
Avec la Maurienne, pays des Médulles, les deux vallées de l'Isère et de l'Arc présentent depuis le VIe siècle av. J.-C. la même densité d'occupation. Mais, la Tarentaise possède de nombreuses tombes à mobilier gaulois (vues plus haut) et aussi onze toponymes ce qui montre une celtisation plus intense que la Maurienne qui en est dépourvue.

La voie transalpine par le Petit-Saint-Bernard est la seule importante et la plus courte entre la Gaule centrale et l'Italie du Nord comme l'indique Strabon (G. Barruol, 1969, p.101) ; cela attesterait que cette région a été occupée très tôt par les Gaulois, dès l'existence de la Gaule cisalpine au début du IVe siècle. Ils ont délaissé la Maurienne qui sera plus tard aussi ignorée par les Romains car, contrairement à la Tarentaise, elle ne possède pratiquement aucun vestige de cette époque (communication orale de B. Rémy). Donc celtisation poussée de la vallée de l'Isère et non celle de la vallée de l'Arc.

-Notre-Dame-de-Briançon, à la Léchère sur la haute Isère, avec son nom et sa position sur une forte éminence dans un étranglement de la vallée, pourrait être un poste allobroge.

- Un Brigantione à Villette-d'Aime (d'après une inscription romaine trouvée ici et concernant un adolescent) occupe un verrou qui barre la vallée entre l'Isère et les pentes raides de la montagne.
On se souviendra que cette localité était déjà occupée par des Gaulois à la Tène ancienne, au IVe siècle av. J.-C., et une place forte a très bien pu être édifiée sur ce site remarquable. Je ne suivrai pas G. Barruol (1999 p. 69) qui attribue à Notre-Dame-de-Briançon cette inscription trouvée à Villette-d'Aime.

- À Bourg-St-Maurice, en haute Tarentaise, sur l'éminence du Châtelard la fouille a livré de la céramique de la Tène ; cet oppidum ou habitat de hauteur n'était que de faible dimension. Installé au pied du col du Petit-Saint-Bernard, dominant le torrent du Versoyen, l'Isère et la route, avait-il un rôle défensif contre de possibles incursions salasses venues d'Italie ?

Dans la Combe de Savoie et en Grésivaudan (carte1 et carte2)

- A l'entrée de la vallée de l'Arc, le territoire des Médulles est pourvu d'une frontière marquée par le nom d'un bourg en rive droite, Randens et en rive gauche, une éminence, la Charbonnière (Aiguebelle), qui a révélé de très nombreux vestiges depuis le début de l'âge du Bronze jusqu'à l'époque moderne fut un habitat puis une place forte gauloise, romaine et à plusieurs reprise savoyarde sur un passage stratégique à l'entrée de la Maurienne. Y furent trouvés, entre autre, plus de 10 monnaies allobroges. Aucun autre oppidum n'a été reconnu en Maurienne, mais une monnaie gauloise a été trouvée il y a peu au sommet du Mont, à Epierre : était-ce un aussi site fortifié ?

- À Cruet, à cinq kilomètres en amont de Montmélian, une tombe de guerrier avec épée de la Tène moyenne a été dégagée au Chanay, au pied d'une éminence placée elle-même à 500 m au sud du Château de Verdun (de Vero dunum, la "super" forteresse en gaulois), au nom suffisamment évocateur. L'oppidum était-il sur l'éminence ou sur l'éperon qui porte le château ? De toute façon ces deux sites, sur une terrasse latérale de l'Isère, dominent de 200 m la plaine autrefois marécageuse, au bord de l'ancienne route nord-sud qui parcourt la Combe de Savoie (route près de laquelle des restes romains ont été découverts dont un solidus d'or).

- La cluse de Chambéry, important passage de pénétration entre l'avant-pays et le Combe de Savoie, possède à Saint-Alban-Leysse l'oppidum de Saint-Saturnin, qui fut fouillé très partiellement à la fin du XIXe siècle et dans les années 60 ; il a révélé une occupation importante au premier âge du Fer. Véritable citadelle naturelle, il domine tout le bassin de Chambéry et le site antique de Lémenc (Lemincum, Lemo, l'orme en gaulois), nouvelle ville qui remplaça l'oppidum à la romanisation. Après Larina, c'est le plus vaste de l'Allobrogie et il a pu être destiné, comme lui, à une occupation permanente ou comme refuge car sa taille en fait un pôle d'occupation important.

- Montmélian (Mediolanon, centre plus ou moins sacré, d'un territoire), Au sommet a été récemment trouvée une monnaie allobroge au cavalier attestant d'une vieille occupation. Il ne doit pas en rester grand chose après les fortifications édifiées depuis le XVIe siècle par les Ducs de Savoie dans cette zone éminemment stratégique, au sud de la Combe de Savoie au carrefour avec la cluse de Chambéry. La falaise de son énorme masse rocheuse domine d'un coté un étroit passage facile à emprunter et de l'autre le lit, autrefois très divagant, de l'Isère.

En face de Montmélian, sur la rive gauche de l'Isère, une hauteur porte le château médiéval de Montmeillerat qui domine de 80 m le cours de la rivière dont la vallée est ici très rétrécie. Il est facile de penser que ce toponyme est identique à celui de Montmélian (au XVIIIe siècle le nom s'écrivait : Montmeillian) et a la même origine gauloise ; le site porterait aussi un poste de guet.

- Barraux, au débouché de la cluse de Chambéry dans le Grésivaudan, surplombe de 100 m la rive droite de l'Isère et le tracé de la route nord-sud. Ce site fut fortifié sous les ducs de Savoie puis par Vauban au XVIIe siècle, ce qui montre assez son importance.

- De l'autre côté de l'Isère en rive gauche, l'éminence d'Avalon (Aballo, la pomme ; voir Avallon.), à Saint-Maximin, domine de 150 m le Bréda et porte encore une tour de guet médiévale.

5) Au sud, sur l'Isère et dans les environs de Grenoble.

- À Varces, sur la plate-forme sommitale du Grand Rochefort, à moins de 9 km au sud de Grenoble, il y a des vestiges datés du Néolithique final jusqu'à la Tène. C'est une haute et étroite arête rocheuse qui surplombe le Drac à l'est.

- À huit kilomètres au sud, lui ferait opposition un oppidum perché sur un gros piton très abrupt, le sommet du petit Brion (de Briga, la citadelle) séparé par une vallée, étroite et profonde, du Grand Brion qui le prolonge au sud ; tous deux dominent le Drac à l'est et la Gresse avec le bourg de Vif à l'ouest. On peut en faire le poste avancé des Tricorii occupant la région du Trièves, entre les Allobroges et les Caturiges du bassin de Gap, car c'est à partir de Vif que commence géographiquement cette région ?

- Près de la voie du col du Lautaret, entre Grenoble et Vizille, un lieu-dit Briançon atteste-t-il de la présence d'un oppidum à Brié-et-Angonnes ? Sa topographie n'est pas significative. Mais sur cette voie, un lieu-dit Peron d'Avallon atteste la présence gauloise.

Occupation gauloise

Ainsi on imagine la présence d'une défense allobroge avancée sur la rive gauche de l'Isère, à moins de vingt kilomètres au sud de la rivière, dans une zone stratégique sensible constituée par le bassin de Pont-de-Claix au confluent de la Romanche, du Drac et de la Gresse.

Au sud, sur la rive gauche, de l'Isère entre la rivière et le pied du Vercors, la bande de terre d'un à deux kilomètres de large était allobroge à partir de Saint-Nazaire-en-Royans.

Plus près de Grenoble les flancs hospitaliers du Vercors, au pied du Moucherotte et du plateau de Saint-Nizier, devaient aussi y être incorporés : une occupation importante de la Tène est attestée à Pariset. Plus à l'intérieur du massif, la vallée de Lans, déjà occupée à la fin de l'âge du Bronze ou la vallée de la Bourne qui possède des vestiges hallstattiens ont très certainement été fréquentés par les Gaulois. Les Vertamocorii, " clients " des Voconces, occupaient seulement la partie méridionale du massif car l'appellation " Vercors " de la partie nord du massif est très récente.

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Bièvre : de biber le castor
Brive : briva le pont
Randens, de randa, la frontière
Eminence dite des "Crêtes" entre Centron et Villette d'Aime qui domine l'Isère. Son toponyme est Brigantione
Notre-Dame de Briançon à La Léchère
Oppidum de Genève
Tourdan
Le Dun d'Anjou
L'éminence de la Charbonnière où fut trouvée une dizaine de monnaies gauloises, domine de 120 m un étroit à l'entrée de la vallée de l'Arc
Avalon : Aballo, la pomme, le fruit (voir Avallon).
ALLOBROGES ET ALLOBROGIE
par Aimé Bocquet
L'oppidum de la Charbonnière à Aiguebelle (Savoie).
La route court sur la digue de l'Arc
Ste Blandine à Vienne
Verdun à l'Albenc, Isère
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