La tracéologie est l'étude des marques laissées
par l'usage sur le tranchant des outils de silex. Ces marques varient suivant
la matière travaillée et le mouvement effectué ; elles consistent en esquillage,
lustrage, usure, striation, etc. et parfois la combinaison de plusieurs actions.
Pour diagnostiquer leur origine, le spécialiste les compare sous le microscope
à celles obtenues par expérimentation sur divers silex.
Parmi les silex de Charavines :
82 ont subi un examen tracéologique,
sur lesquels ont été déterminés les mouvements longitudinaux (couper, scier),
les mouvements transversaux (racler, gratter, raboter, frotter), les traces
d'emmanchement ou d'abrasion intentionnelle hors action de travail. Les matières
façonnées reconnues sont les végétaux (plantes souples: céréales, joncs; plantes
dures: roseaux; matière ligneuse: bois), les peaux (sèches, humides ou saupoudrées
d'abrasif), les carcasses (os et tissus carnés) et les matières souples: textiles.
Si certains outils semblent affectés à une utilisation précise comme les couteaux à moissonner ou les racloirs à peau, d'autres ont eu de multiples usages; ainsi la plupart des grands couteaux, appelés "poignards" à cause de leur double tranchant, ont coupé de la viande, des fibres végétales non ligneuses, de la peau et raclé des plantes dures.
Bien des racloirs et des grattoirs de silex étaient maintenus dans un manche; parfois les traces de brai qui le collait persistent encore mais pour d'autres, seule la tracéologie montre sa présence par la marque du frottement. Ces manches étaient en bois, en fibres végétales (couteaux à moissonner) et parfois composites associant peau et bois (racloir à peau emmanché avec bois et peau).
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