Cette pièce
archéologique exceptionnelle est exposée au Musée
gallo-romain de Lyon. Une réplique exacte est visible dans la cour de la Mairie de Balazuc. |
Les premiers agriculteurs, il y a 5 000 ans
Venus du Midi, on retrouve, tout
autour du village, des vestiges de leurs habitations entre les rochers
et dans des grottes qui contiennent des vases en terre cuite et des objets
de pierre ou de métal qui permettent de les identifier.
Ils entretenaient de gros troupeaux de moutons et de chèvres et enterraient
leurs morts dans des coffres de pierre qui sont des tombes collectives. Les
fouilles ef-fectuées depuis 50 ans ont montré la grande densité du peuplement
dans la région.
Ces agriculteurs, vers 2500 av. J.C., connurent le cuivre du Languedoc sous
forme de perles de collier et d'alênes pour percer le cuir.
A partir de 2000 av. J.-C. des objets en bronze (haches et bijoux) proviennent
de la vallée du Rhône et du Lan-guedoc.
Des tribus venues de l'est de
la France colonisèrent la région au XIe siècle av. J.-C. : excellents
agriculteurs, ils aménagent les premières terrasses pour la culture.
La métallurgie du bronze, très évoluée, leur fournit abondamment outils et
bijoux. Les morts sont enterrés dans de tombes individuelles ou incinérés,
les cendres étant mises dans des urnes.
Le gué sous le village est
sacrélisé à la fin de cette époque, vers 800 av.
J-C, par le dépôt votif d'une hache à douille en bronze.
Une place forte le controlant a dû être installée sur la
rive droite de la rivière, sur le plateau dominant le pont..
La « villa »
des
Salles
Aucun vestige ne permet de penser
que le site du village était occupé à l'époque gallo-romaine. Seul existait,
au hameau des Salles, un vaste établissement à en juger par
la découverte de nombreux vestiges (tuiles, colonnes, céramiques). Au VIe
siècle c'était la propriété d'un nommé Marius qui construisit la première
église de St-Maurice-d'Ardèche, village voisin où se pratiquait déjà un culte
à Mercure.
Le
sarcophage paléochrétien des Salles
Un magnifique sarcophage de marbre blanc fut mis au jour au XVIe siècle
au bord de la route romaine. Sorti des ateliers d'Arles, à la fin du
IIIe ou du début du IVe siècle, il est orné de sculptures chrétiennes
représentant des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament (pour
en voir les détails) .
Puis
à partir du VIe siècle av. J.-C. les premières grandes invasions venus du
centre de l'Europe se manifestent avec les cavaliers éleveurs hallstattiens,
au début de l'âge du Fer. Eux aussi ont occupé l'oppidum de
controle et de défense du gué avec son mur d'enceinte, bien
daté par des poteries.
Les
Gaulois, autre peuple nomade de
guerriers éleveurs leur succèdent au IIIe siècle av. J.C. et s'implantent
en se sédentarisant pour pratiquer la culture, laissant leur présence encore
vivante dans des noms de lieux. En effet le
site porte un nom gaulois : BALADUNUM. En gaulois DUNUM signifie hauteur
fortifiée et BALA proviendrait du gaulois BAL voulant dire rocher
en hauteur.
La petite agglomération fortifiée au-dessus des falaises de
la rive droite s'est vraisemblablement déplacée à l'emplacement
du Balazuc actuel à l'époque romaine, comme cela est souvent
le cas.
Balazuc est donc une ancienne citadelle gauloise placée sur un gué pour en controler le passage.
Oppidum des Barasses
En bleu, défenses naturelles par les falaises.
En rouge, fermeture par un mur d'enceinte dont le tracé n'a pas encore été relevé avec exactitude.
En vert, emplacement du gué.