Un 
  récit du Moyen Âge met en scène Guillaume de Balazuc, avec d’autres personnages 
  de la région, dans une anecdote curieuse mais caractéristique de l’amour 
  courtois.
  
  « Guilhem de Balazuc fut un noble châtelain, chevalier 
  très instruit et bon troubadour. Son compagnon, Peire de Barjac, valeureux, 
  beau et bon, aimait une dame du château de Jaujac, la jeune et belle Vierneta 
  tandis que lui-même était l’amant de la noble dame Guillelma de Jaujac.
  Un jour, Peire et Vierneta se disputèrent méchamment. Et lorsque Guillem réussit 
  à faire la paix entre eux, Peire avoua que sa joie était plus grande que lorsqu’il 
  avais conquis sa dame pour la première fois. Aussi Guillem voulut-il tenter 
  la même expérience. Il fit semblant d’ignorer sa dame, renvoya ses messagers, 
  fut même brutal avec elle afin que la rupture soit définitive. Bernard d’Anduze, 
  le plus honorable baron de la contrée, ami de Guillem et de Guillelma, voulut 
  les réconcilier.
  La dame exigea que son amant s’arrachât l’ongle d’un doigt et qu’il le lui apporte 
  avec une chanson où il se blâmerait de sa folie. Guillem revint aussitôt à Jaujac 
  à cheval avec Bernard, se jeta à genoux devant sa dame, lui demanda pardon en 
  lui apportant l’ongle arraché par les soins d’un maître chirurgien. Elle l’embrassa 
  et écouta joyeusement sa chanson. Ils s’aimèrent ensuite beaucoup plus qu’auparavant 
  ».