Introduction
: les
bouleversements géopolitiques
à
la fin de l'âge du Bronze et à l'âge du Fer
Entre 900 et 800 av. J.C., à la fin de l'âge du Bronze, une prise de conscience de l'espace européen occidental amène la création de principautés territoriales ; ce phénomène est lié à l'expansion du commerce eu Europe et, en particulier, aux échanges avec les Méditerranéens.
Ceci amène des contacts soutenus de l'Occident avec le monde méditerranéen italo-grec qui se manifestent par de nombreuses importations d'objets manufacturés et des exportations difficiles à préciser ou à quantifier, car elles comportent surtout des matières premières comme l'étain et le sel. Des places fortes s'installent alors aux points stratégiques entre Manche et Méditerranée pour contrôler les trafics, percevoir des péages et administrer des territoires plus ou moins vastes.
Le riche prince de Saint-Romain-de-Jalionas, en Nord- Dauphiné, recevait vers 800 av. J.-C. des objets de luxe italiques car il contrôlait la voie Nord-Sud du couloir Saône-Rhône sur la route vers l'Italie.Les premières " Grandes expansions "
Le dernier millénaire av. J.-C. verra le début des expansions de peuples ou de tibus venue de l'est qui se poursuivront à intervalle irrégulier, durant un millénaire et demi, toujours avec des changements, sociaux, techniques et politiques.
On a d'abord l'expansion hallstattienne au premier âge du Fer et ensuite celle des Gaulois au deuxième âge du Fer.
Les spécialistes attribuent à ces deux "invasions " le qualificatif de " Celte " alors que dans le langage courant, gaulois et celte sont synonymes. C'est malheureusement une cause de confusion pour beaucoup et je conserverai ici le sens usuel en ne parlant de " celte " seulement pour les Gaulois.
Ces peuples nomades, belliqueux et bien armés, pratiquaient une économie pastorale en utilisant largement le cheval alors que celui-ci était seulement un symbole de prestige chez les " chefs " des agriculteurs de l'âge du Bronze.
Vont se trouver en présence, peut-être même s'affronter, deux modes de vie fort différents : à l'agriculture sédentaire implantée depuis des millénaires s'opposera à l'élevage nomade des cavaliers qui affectionneront les terres herbeuses et de vastes espaces au relief adouci. C'est l'éternelle coexistence difficile entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades, ceci depuis Caïn et Abel...
Mais les tribus nomades se sédentarisent progressivement en se mêlant aux autochtones, sans perdre leurs traditions, leurs religions, leurs techniques ni leur structures sociales. Il n'y a pas de migrations massives mais le déplacement de groupes plus ou moins importants venus de l'est, ce qui n'exclut pas, entre eux, des intentions concertées politiques, économiques et commerciales.Au cours du dernier millénaire av. J.-C. les Alpes vivront de grands changements en rapport direct avec les événements européens, liés d'abord à l'expansion hallstattienne et ensuite à celle des Gaulois.
Les Europes de la pierre, du bois et de l'herbe...
La géographie et les climats induisent le partage végétal de l'Europe qui sont à la base des modes de vie (prédominance de l'agriculture ou de l'élevage), de la nature des habitats (en pierre ou en bois), des rites funéraires (tombes anonymes des sédentaires ou majestueux tertres des nomades) et des structures sociales, différences encore visibles aujourd'hui.
Durant le dernier millénaire av. J.-C. arrivent des steppes de l'Asie centrale des peuples nomades, éleveurs et belliqueux qui s'implantent chez les agriculteurs sédentaires en les modifiant peu à peu. Ils introduiront le fer, l'usage généralisé du cheval, le pantalon, etc.
Ils constitueront une aristocratie gouvernante qui organisera les structures géopolitiques de l'Europe moyenne.Ces peuples seront suivis par les diverses et nombreuses "grandes invasions" qui affecteront l'Europe et sont histoire durant le premier millénaire après J.-C.