DERNIERES DECOUVERTES PROTOHISTORIQUES EN NORD-DAUPHINE ET EN SAVOIE

I - EPINGLES DE CRACHIER (Isère)

Localisation et circonstances de la découverte

Sept épingles ou fragments d'épingles ont été découverts en 1999 sur la commune de Crachier (Isère) dans un champ fraîchement labouré, au lieu-dit "L'étang de Vercère ". Toutes les pièces nous ont été amenées pour étude avec l'accord du propriétaire, par Thierry Gouin, archéologue bénévole ; nous les remercions très vivement de leur confiance.
Quatre épingles complètes étaient incluses dans un sédiment jaunâtre localisé sous forme de tache ovale d'une dizaine de mètres qui se remarque dans une terre sombre ; trois autres têtes d'épingle se trouvaient en bordure de la parcelle de terrain, à quelques dizaines de mètres des précédentes.

Description du matériel

Tête d'épingle à grosse tête sub-biconique (fig.2, n°5)
Il ne reste que la tête d'une épingle sub-biconique, non décorée. La tige, cassée au ni-veau du renflement, est gravée de fines incisions horizontales.
Longueur : 4,5cm ; diamètre de la tige : 0,3cm ; diamètre de la tête : 1,4cm.

Près du Bas-Dauphiné, deux exemplaires dans le dépôt de Vernaison, dans le Rhône (fig.4-A), sont datés par J.-C. Courtois de l'Age du Bronze final I-IIa (Courtois, 1960, p.11, fig.7, n°3 et 4). J.-L. Roudil place celle de la Grotte du Hasard à Tharaux au Bronze final II (Roudil, 1972, p.168, fig.61, n°4). Dans les Alpes du Nord, celle de Nernier, en Haute-Savoie est une trouvaille isolée sans contexte (Oberkampf, 1997, p.169, pl.46, n°6).

Épingle à collerettes mobiles (fig.2, n°4)
Cette épingle, dont la pointe manque, est cassée en deux fragments fortement patinés d'une croûte sombre. La tête discoïde, légèrement biconvexe sur une base sub-cylindrique, était probablement rivetée sur le fût. Au-dessous, sept collerettes mobiles, de profil bicon-
vexe, d'un diamètre de 1,8 à 2,2cm. Vu la dimension et le nombre des collerettes, on suppose que la longueur totale devait dépasser 50cm.
Longueur du fragment : 29,2cm ; diamètre de la tête : 3,6cm.

Ces épingles sont originaires de la sphère germanique occidentale où elles sont assez nombreuses dans la région du Wurtemberg, sous une forme légèrement différente. Elles sont réparties principalement dans la haute vallée du Danube. Dans l'est et le sud-est de la France, les épingles à collerettes mobiles sont associées à du matériel caractéristique de la fin Bronze moyen/début du Bronze final. Le dépôt de Vernaison (Rhône) contient une épingle similaire (fig.4-A). Dans la sépulture à inhumation de Crémieu, à Notre-Dame-de-la-Salette (Isère) elle accompagne une agrafe et une rouelle coulée, datées par J.-C. Courtois du Bronze final I (Courtois, 1957, p.267, fig.2). A Marcellaz (commune souvent confondue dans la littérature avec celle de Fillinges), en Haute-Savoie (Oberkampf, 1997, p.153, pl.38, n°1, 2), deux épingles (89 et 86cm), à 17 collerettes mobiles, ont été trouvées dans un champ, disposées en croix à un mètre de profondeur, disposition qui permet de penser à la présence d'une sépul-ture. Le musée de Die (Drôme) possède une épingle très proche typologiquement (fig.4-B), avec "Diois" comme provenance (Vignard, 1961, p 43).

Dans le Jura, à Arinthod, le dépôt d'épingles à collerettes mobiles et cannelures est placé au début du Bronze final (Millotte, 1963, p.287, pl.XXII, n°1). Plus au sud, dans la ca-chette de Vers (Gard), se trouvaient onze grandes épingles, parmi lesquelles une à collerettes, datées de la fin du Bronze moyen/début du Bronze final (Roudil, 1972, p. 120, fig.43, n°1). Enfin, à Saint-Alban-sous-Sampzon (Ardèche), une épingle à collerettes mobiles présente les mêmes dimensions et a été retrouvée de manière isolée (Roudil, 1972, fig.81, n°5).

Tête d'épingle à collerettes mobiles (fig.2, n°7)
Incomplète, il ne reste que la tête en deux fragments. Elle est de forme biconvexe sur une base sub-cylindrique. La tige, fracturée au ras de la tête, a été rivetée de la même manière que celle évoquée ci-dessus.
Diamètre de la tête : 3cm ; diamètre de la tige : 1cm
.

Une partie de la tige conserve cinq collerettes mobiles, de profil biconvexe, d'un dia-mètre de 2 à 2,2cm. Elle est particulièrement encroûtée par une patine épaisse. Les deux fragments de cette épingle ne peuvent être mis en connexion car il manque une ou plusieurs collerettes pour faire la liaison.
Longueur : 6,2cm ; diamètre de la tige : 0,75cm.

Cette tête d'épingle ressemble en de nombreux points à celle évoquée précédemment. Elle présente le même type de patine et les dimensions (collerettes, diamètre de la tête et de la tige) sont identiques à quelques millimètres près.

Paire d'épingles à tête évasée avec large disque terminal et tige renflée, décorée (fig.2, n°1 et 3)
Deux épingles entières et très semblables possèdent un large disque perpendiculaire à base conique, riveté à la tige. Les bords martelés forment le rebord d'un léger creux destiné probablement à maintenir un décor en matière périssable. La tranche du disque est décorée de sillons martelés obliques. Ces épingles sont décorées de légères moulures encadrées par des incisions en dent de loup. La tige, de section ronde, porte dans sa partie supérieure un léger renflement mouluré, gravé de stries horizontales et de motifs en dents de loup.
Longueur : 67,3cm ; diamètre de la tête : 6cm ; diamètre de la tige : 0,5cm.
Longueur : 63,4cm ; diamètre de la tête : 5,9cm ; diamètre de la tige : 0,4cm.

Ces épingles sont assez peu répandues en France ; on en connaît quelques-unes dans l'est et le sud-est. Toutes sont cependant de dimensions plus réduites, notamment en ce qui concerne le diamètre de la tête. Le dépôt de Vernaison (Rhône) en possède deux exemplaires très proches (fig.4-A), ainsi que la commune de Crançot (Jura), découverte malheureusement sans contexte (Millotte, 1963, p. 287, pl.XXII, n°11). Dans le dépôt d'Annemasse (Haute-Savoie) une épingle très similaire était associée à des épingles et des bracelets de la transition Bronze moyen/début du Bronze final (Oberkampf, 1997, p.169, pl.46, n°6). A Chens-sur-Léman, dans la station lacustre de Tougues (Haute-Savoie), on en a recueilli une hors contexte (Audouze et Courtois, 1970, p.31, pl.8, n°218). Des documents anciens font état d'une épingle à disque à renflement (?) gravé dans le Diois (haute vallée de la Drôme) dont le dessin est trop mauvais pour être utile à une comparaison (Vignard, 1961). Dans le "sud de la France" (localisation inconnue), F. Audouze et G. Gaucher (1981, p.65) signalent un exemplaire isolé qui mérite l'attention par l'importance du diamètre du disque, large de 5cm. On peut également évoquer celle de Bofflens, Vaud, en Suisse bien que l'on n'ait aucun renseignement sur le contexte de découverte (Vogt, 1959, p.15, pl.6, n°8).
Leur taille exceptionnelle les rapproche des trois épingles, de type de Villethierry, trouvées à Donzère (Drôme) qui mesurent 71, 65 et 51cm (Lambert, 1976, fig.7), et de celles de Marcellaz, de 86 et 89cm de long (Oberkampf, 1997, pl. 38).
C'est en Allemagne, à Neetze en Basse-Saxe (Laux, 1979, p.86, pl.33, n°472), que l'on trouve un modèle très proche avec un disque d'un diamètre de 3,4cm mais la tige est ici décorée de stries horizontales. Toujours en Allemagne, le type de Weitgendorf en serait une variante proche avec deux ou trois bourrelets concentriques incisés disposés sous la tête, tel-les qu'on les voit dans le dépôt de Affalterthal en Franconie, daté du Bronze D par H.Muller-Karpe (1959, taf. 152).

Epingle à tête évasée avec large disque terminal orné de sept protubérances et à tige renflée, décorée (fig.2, n°2.)
La tête est un large disque perpendiculaire à la tige posé sur une base sub-cylindrique ; elle est ornée de sept protubérances ou " cabochons " obtenues à la coulée du disque. La pro-tubérance centrale reçoit l'extrémité de la tige, probablement fixée par le surmoulage de la tête sur la tige. Celle-ci, de section ronde possède, comme celles que l'on vient de décrire, deux renflements gravés de stries horizontales et d'incisions disposées en arêtes de poisson.
Longueur : 47,2cm ; diamètre de la tête : 6,1cm ; diamètre de la tige : 0,5cm.

Ce type d'épingle n'existe pas en France à notre connaissance et il est rare en Europe. C'est en Allemagne (Bavière) que l'on connaît deux modèles comparables. Un exemplaire est en contexte sépulcral à Unterbrunnham (Bavière) en compagnie de bracelets et de cinq pen-deloques ornées de petits cabochons et de cercles concentriques moulés du Hallstatt A : c'est une épingle à huit cabochons et tige torse (Müller-Karpe, 1980, pl. 350-F). A Obermenzing (Munich) un tumulus contenait deux inhumations et trois incinérations parmi lesquelles se trouvait une épingle à tête plate et cabochons ainsi que des pendeloques en feuille de lierre moulées, de la fin du Bronze moyen/début Bronze final (Wels-Weyrauch, 1989, p.162-168).

Epingle à tête en trompette, à tige renflée cannelée (fig. 2, n°6)
Une épingle à tête en trompette et sommet plat présente une tige renflée dans la partie supérieure, ornée de 16 fortes nervures en relief. Une spirale gravée décore la partie située immédiatement sous la tige, à la limite du col et de légères cannelures concentriques souli-gnent la base du renflement.
Longueur : 32,3cm ; diamètre de la tête : 1,8cm ; diamètre du renflement : 1cm ; diamètre de la tige : 0,4cm.

Cette épingle pourrait se rattacher au type de Courtavant si le col était plus court et si la base de la tête se confondait avec le sommet du renflement. L'exemplaire de Crachier a la particularité de présenter un col plutôt long et surtout décoré d'une spirale. Il est difficile de trouver des comparaisons directes et on pourrait parler de "variante du type de Courtavant".

On trouve ce type d'épingle dans l'est de la France, à Courtavant (Aube) dans une in-humation du début du Bronze final (Müller-Karpe, 1980, taf. 465, A-2), ou encore dans les dragages à Besançon, Doubs (Beck 1980, taf. 35, n°8). Elles sont également présentes dans le "sud est de la France" sans précision supplémentaire et de manière isolée (Audouze et Courtois, 1970, pl. 2, n°32 et 37), en Haute-Savoie (Audouze et Courtois, 1970, pl. 2, n°31) ou bien encore dans la station palafittique de Grésine à Brison-Saint-Innocent en Savoie (Audouze et Courtois, 1970, pl. 2, n°35). Plus au sud, le dépôt du Bronze final I de Clans (Alpes-Maritimes) en a livré une du même type (Lagrand, 1968, pl.XXI, n°24) mais avec un petit bouton central sur le plat de la tête.
En dehors de la France, il existe quelques exemplaires se rapprochant de celle de Cra-chier. En Allemagne, à Paarstadl, Ratisbonne (Bavière), une épingle à tige renflée, fortement nervurée et col bien dégagé, a été trouvée dans un tumulus avec du matériel du Hallstatt A1 (Torbrügge, 1959, taf. 45, n°21). A Auvernier en Suisse (Beck, 1980, taf. 33, n°19), un modèle similaire, bien que de dimensions moindres (longueur : 15,2cm), a été découvert sans contexte. Enfin en Italie, à San Martino d'Aglie, une épingle assez proche a été découverte dans une tourbière (Carancini, 1975, taf. 40, n°1208).


Les épingles de Crachier dans le contexte régional

A Crachier l'existence de deux paires d'épingles très semblables indique que l'on se trouve très vraisemblablement dans un site funéraire, tombes ou tumulus on ne sait encore en l'absence de fouilles.
Ces objets peuvent avoir été importés par les autochtones ou avoir accompagné des migrants venus du sud-ouest de l'Allemagne et là le rite funéraire serait important à connaître pour approcher une réponse. Elles peuvent aussi se rattacher à une production régionale soit par des bronziers locaux inspirés par des modèles du sud-ouest de l'Allemagne mais leur technique très élaborée paraît peu compatible avec le travail de bronziers débutants, soit plus vraisemblablement par des bronziers allochtones ; ceux-ci sont formés à la haute technicité nécessaire pour obtenir des épingles de grande dimension, dans la ligne du gigantisme obser-vé dès la fin du Bronze moyen (Parmilieu, Saint-Paul-de-Varces, en Isère) et qui se poursuit en s'amplifiant au début du Bronze final (dans la région par exemple à Marcellaz, Donzère, Die, etc). En tout état de cause ces bijoux peu ordinaires et somptueux devaient accompagner à Crachier, les corps de personnages de haut rang.
Ces épingles se situent dans une région, au sud et à l'est du Rhône, où l'on compte plusieurs dépôts d'objets fragmentés ou entiers et des sépultures, datant de la période couvrant la fin du Bronze moyen et la phase ancienne du Bronze final alpin (fig. 3).
La fabrication régionale, au sens large, est vraisemblable comme en témoigne le dépôt de quatre moules en molasse de l'Étoile à Simiane-Collongue, Bouches-du-Rhône, découvert par C. Lagrand (1976). Parmi eux, un moule est destiné à obtenir quatre collerettes en une seule coulée (fig. 4-C ). D'autres portent les empreintes d'un poignard à languette du type de Veruno, d'une épingle à tête plate, etc. Une étude critique de J.Vital (1999) place ce dépôt à la fin du Bronze moyen en accord avec la chronologie du poignard de Veruno et de celle des épingles à collerettes dans la zone germano-helvétique (Beck 1980).
Ces témoins d'un façonnage régional du bronze sont à mettre en parallèle avec les ou-tils de bronzier (spatules, burins, ciseaux, enclume) contenus dans les dépôts de la fin du Bronze moyen (Porcieu-Amblagnieu, Ternay II) ou du début du Bronze final (Lullin-Couvaloup) que nous avons fait correspondre à l'émergence d'une production métallique ré-gionale (Bocquet 1997) sur des modèles germaniques dès la fin de la civilisation des Tumulus (Porcieu, Ternay) et au début des Champs d'Urnes (Lullin, Douvaine).
Dans cette perspective, il est d'autant plus intéressant de constater les fortes similitudes avec le dépôt de Vernaison, distant de 35 km vers l'ouest sur le bord du Rhône, qui réunit, dans un même ensemble, trois modèles des épingles de Crachier (à collerettes, à disque, sub-biconique). Le diamètre des collerettes est le même dans les deux gisements et le décor de dents de loup et d'incisions sur la tige est aussi très comparable. Cependant, ce décor ne semble pas avoir été réalisé par la même personne (ou peut-être par les mêmes outils ?) car les incisions des épingles de Vernaison sont beaucoup plus épaisses et malhabiles que celles de Crachier. En outre, les parures de Crachier sont de plus grande dimension que leurs homolo-gues des bords du Rhône.

Chronologie et Culture
Les paires d'épingles de Crachier ne sont probablement pas rigoureusement contem-poraines (celles à collerettes sont très légèrement plus anciennes que celles à disque ou à can-nelures), ce qui est normal à l'intérieur d'un complexe sépulcral (tombes plates ou tumulus) ayant eu une certaine durée d'utilisation. Quoi qu'il en soit, elles se placent toutes à la fin du Bronze moyen et tout au début du Bronze final, période bien fournie en bronzes dans le piedmont alpin et le couloir rhodanien.
La " case chronologique " à laquelle elles appartiennent couvre le Bronze D et le Hallstatt A1 des pays germaniques tels que généralement définis. Comme bien des spécialistes l'on fait, il serait possible d'individualiser à part cette période entre le Bronze moyen et le Bronze final comme une phase de transition (Ch. Lagrand, in littera, que nous remercions vivement). J.Vital (1990) en fait un Bronze récent qui remplace la phase Bronze final I de notre séquence chronologique habituellement utilisée depuis J.J.Hatt dans les années 50
Quant à nous, nous garderons la notion classique du Bronze final I qui marque ici le début d'une longue période qui verra se développer et se diversifier les civilisations du Bronze final du sud-est de la France ; ces débuts sont forcément des transitions plus ou moins longues suivant la rapidité où se mettent en place progressivement des nouveautés techniques ou culturelles. J.Vital (1990) remarque d'ailleurs, lui aussi, qu'à Donzère la céramique du Bronze récent " marque l'origine de la dynamique évolutive du Bronze final ".
C'est pour cela que dans les Alpes du Nord ou la moyenne Vallée du Rhône qui ne sont pas à l'origine de ces nouveautés techniques, nous préférons relier matériels et influences venus d'ailleurs à la chronologie utilisée dans les régions d'origine, sans préjuger des filiations culturelles qui peuvent y exister et que déterminent les spécialistes de ces régions. De plus, ceci nous permet de disposer d'une séquence chronologique assez fine, avec des objets plus anciens que d'autres à l'intérieur d'un même site comme à Crachier et à l'intérieur d'un même courant.
Les découvertes de Crachier confortent donc ce qu'on pensait d'un grand mouvement techno-culturel qui affecte le sud-est de la France aux XIVe/XIIIe siècles, mêlant la forte présence de matériel de types germaniques (de fabrication locale ou non) et celle non négligeable de celui venu d'Italie (Bocquet 1997 et Vital 1999). L'épée décrite ci-dessous le confirmera encore.

II EPEE A POIGNEE PLEINE DE CHAMPAGNEUX (Savoie)

Découverte il y a plusieurs décennies par Mr. François Debauge lors de dragages dans des gravières dans le lit du Rhône en amont de sa confluence avec le Guiers, à Champagneux (Savoie). Elle a été remise récemment à J.P. Jospin, conservateur du Musée d'Aoste (Isère) qui nous l'a confiée pour étude, ce dont nous le remercions vivement.

Description (Fig. 5-A)
La pièce porte une patine brunâtre accumulée dans les replis profonds, en particulier entre la garde et la lame dans l'écusson, et ailleurs elle semble avoir été décapée par un frottement abrasif qui a mis parfois le métal à nu.
Longue de 57,1cm, l'épée a sa lame fracturée en deux parties dans son tiers distal. La patine du plan de cassure laisse supposer une rupture sans torsion déjà ancienne, probablement lors de son extraction par la drague.
C'est une épée à languette bipartite (Gaucher et Mohen, 1972) incluse dans une poi-gnée massive et fixée par deux rivets non débordants, aux extrémités de la garde. La fusée fusiforme de section ovale est surmontée par un gros bouton subconique. La partie entre la fusée et le pommeau porte la trace d'une bande de gravures arciformes et de quatre traits concentriques très effacés.
La garde trapézoïdale est largement échancrée par un écusson en arc outrepassé.
La lame, très légèrement pistilliforme, comporte une languette débordante sertie avec soin dans la garde. Il n'y a pas de ricasso et la section est biconvexe sans arête médiane mais avec une bande de tranchant nettement marquée et courant régulièrement le long du bord presque jusqu'à la pointe mousse.

Typologie chrono-culturelle

L'épée de Champagneux est une des nombreuses variantes européennes qui ont large-ment diffusé en Europe moyenne, balkanique et même nordique à la fin du Bronze moyen (civilisation des Tumulus, Br C et Br D) et au début du Bronze final (Ha A) dans le cadre des premiers Champs d'Urnes et que les anciens auteurs français nommaient " épées hongroises ". H. Müller-Karpe (1961) a étudié plus particulièrement celles des Champs d'Urnes en individualisant les classes typologiques des épées à poignées et pommeaux souvent très décorés, à garde échancrée, à pommeau rond et à bouton proximal : types de Liptov, Illertissen, Erlach, etc... La totalité de ces variantes sont très décorées et ont une fusée présentant soit trois bourrelets transversaux soit trois bandes de gravures transversales, or notre épée a une fusée lisse, sans bourrelet ni bande décorée.
Il faut donc rechercher des comparaisons dans les variantes antérieures au foisonnement de ces types et c'est dans celui de Riegsee que l'on trouve le plus de convergence malgré son pommeau ovale épais et non rond et mince, un plus large bouton et l'absence de décoration couvrant la poignée pour ne garder qu'une bande de gravures fines arciformes au-dessus de cinq traits incisés concentriques en haut de la fusée. La référence paraît être les épées des deux incinérations sous tumulus de Riegsee en Haute-Bavière (Naue, 1903 ; Torbrugge, 1959). F. Holste en a bien isolé le type (1953 p. 95 et fig. 12) qu'il sépare nettement des épées danubiennes à poignée octogonale ; il considère la décoration " faite de crochets verticaux en spirale pénétrant les uns dans les autres " comme caractéristique, décoration qui est absente sur la pièce de Champagneux. Le type de Riegsee est placé au Bronze D par F.Holste comme par H.Müller-Karpe ; ce dernier précise que les épées de ce groupe sont anté-rieures aux plus anciennes du type de Liptov mais pense qu'une notable tradition artisanale s'est maintenue de la phase des épées de Riegsee à celles des premières Liptov.
Notre exemplaire peut être comparé aussi aux épées bavaroises de Stockheim (Müller-Karpe, 1961, fig. 71, 3) ou de Klugham (id., fig. 71, 4).
Les épées à poignée pleine sont très rares à l'ouest et au sud du Rhin, en comparaison de la densité européenne, et pour évoquer seulement celles de l'est de la France, de Suisse et d'Italie nous citerons les épées de Beynost (Ain), Villeneuve (Vaud), Genève, Martigny (Va-lais), Tarascon (Bouches-du-Rhône), Anse-sur-Saône (Rhône), Chalon-sur-Saône et Tournus (Saône et Loire), Ray-sur-Saône (Haute-Saône), Hauenstein, Rovereto, Villa Agnedo, Bernate en Trentin (Coutil, 1928 ; Mouton, 1954 et Bianco-Peroni, 1970). Toutes relèvent de variantes des épées à poignée pleine attribuables au Hallstatt A1, A2 ou B1. On peut considérer que l'épée de Champagneux, bien qu'assez atypique, est plus ancienne que toutes celles trouvées à l'ouest et au sud du Rhin.
Plusieurs épées à poignée pleine ont été découvertes tant en France qu'en Allemagne dans des cours d'eau et celle de Champagneux ne fait pas exception puisque provenant d'une zone proche d'un gué du Rhône fréquenté à l'époque romaine. Elle marquerait donc une voie nord-sud de communication protohistorique, au pied des montagnes préalpines à la limite orientale de la plaine du Nord-Dauphiné.

Conclusion

La concordance chronologique ainsi que l'origine très probablement bavaroise des épingles à tête en disque de Crachier et de l'épée de Champagneux nous autorise à parallèliser ces deux découvertes, tant sur le plan chronologique que culturel en provenance du sud-ouest de l'Allemagne, aux XIVe/XIIIe siècles, dans un courant aussi précoce et fécond que celui qui affecte le nord-est et l'est de la France.
.

III - OBJETS PROVENANT PROBABLEMENT DE LA RÉGION DE CRÉMIEU (Isère)

Historique de la découverte

Des objets ont été retrouvés en 1998 dans un carton à la mairie de Crémieu (Isère) par J.P. Jospin, Conservateur du Patrimoine, et déposés au Musée Dauphinois à Grenoble. Ils auraient été involontairement mis à l'écart depuis fort longtemps et redécouverts récemment. Quelques étiquettes portant le numéro d'un inventaire ancien subsistent mais aucun document concernant ces objets n'a pu être retrouvé à la mairie de Crémieu. Il est donc impossible de préciser l'origine exacte de ces pièces ; elles devraient provenir de la région proche car la mairie de Crémieu possédait un premier lot de matériel, déposé au Musée Dauphinois, qui ne comportait que des bronzes locaux.

Le matériel
Un fragment de frette de moyeu (fig.5-B1) et deux pièces cylindriques

C'est un fragment de forme cylindrique, aux bords épais, décoré de trois séries de moulures.
Longueur : 9,5cm ; hauteur : 5,6cm ; diamètre au centre : évalué à 8cm.

Des pièces similaires, toujours fragmentées, ont été retrouvées en France et sont les indices de la présence de chars, dès la fin de l'Age du Bronze.
Dans le dépôt de Launac (Hérault), un très petit fragment se trouvait parmi un lot d'objets entiers et cassés, datés du Hallstatt ancien (Cazalis de Fondouce, 1902, pl.XI, n°13 ; Guilaine, 1972, p.345-359). Le dépôt de Vénat, en Charente-Maritime, possède deux frag-ments accompagnant un ensemble d'objets de la fin du Bronze final (Coffyn, Gomez de Soto, 1981, p.177, pl.51, n°5 et 13).
Le dépôt de Neuvy-sur-Barangeon, dans le Cher, en a livré un fragment parmi des ob-jets de la fin du Bronze final (Cordier, 1996, p.47, fig.22, n°1). Enfin, le dépôt d'Amboise, en Indre-et-Loire, en contenait aussi un fragment dans un ensemble d'objets également de la fin du Bronze final (Cordier, 1985, p. 316, fig.1, n°20).

Il faut observer que de manière récurrente, ces fragments sont systématiquement asso-ciés en France à des dépôts de l'extrême fin du Bronze final. Ils correspondent à des déchets dans un ensemble de débris destinés à la refonte.

En Allemagne, un élément de frette de moyeu (celui-ci est tronconique) à été mis au jour dans le tumulus n°8 de Wehringen (Souabe bavaroise), daté par dendrochronologie de 794 av. J.C (Pare, 1987, p.191, Abb. 2). Dans le dépôt de Weinheim-Näschtenbach (Pays de Bade), un fragment identique était dans un ensemble du Ha B3 (Pare, 1987, p.54, Abb.22, n°1). Enfin le dépôt de Bad-Homburg (Haut-Taunus) en a livré un petit fragment parmi un lot d'objets entiers avec quelques rares pièces cassées, toutes datées du Ha B3 (Herrmann, 1966, taf.187, n°24).

On peut faire la même remarque que pour les découvertes françaises, à savoir que ces éléments de comparaison sont associés à des dépôts (sauf pour le tumulus de Wehringen) et se présentent sous une forme fragmentée.

Il y a en plus deux pièces cylindriques : (fig.5-B3 et 4)
Deux petites pièces de forme cylindrique, élargies aux extrémités. Ce sont probablement des éléments de décoration de char.
Diamètre : 4,8cm ; hauteur : 2,4cm.
Diamètre : 1,9cm ; hauteur : 1,8cm.


A Neuvy-sur-Barangeon (Cher), le dépôt de la fin du Bronze final du Petit-Villatte comportait deux petites pièces cylindriques (Cordier, 1996, p.44, fig.20, n°11-12).
A Bad Homburg, en Allemagne, dans le même dépôt où l'on a signalé le fragment de frette de moyeu, se trouvait une petite pièce cylindrique, fort ressemblante à celles de Crémieu (Herrmann, 1966, taf.187, n°7).

Un fragment de bracelet (fig.5-B2)
Bracelet creux à bossettes proéminentes ou " godrons " :
Longueur : 4,9cm ; largeur : 1,7cm ; hauteur : 1cm.

Typiquement hallstattiens, ces bracelets sont particulièrement nombreux dans le nord-est et l'est de la France. Le dépôt de Périgny-la-Rose, dans l'Aube en contenait, par exemple, sept exemplaires (Piette, 1989, p.236-239, fig.5 et 6).
On en trouve un fragment en Languedoc-Roussillon, dans le dépôt de Launac, Hérault (Cazalis de Fondouce, 1902, pl.VI, n°1). Signalons le dépôt de Rossay, dans la Vienne (Mohen, 1980, p.310, pl.198, n°2-18), qui a livré huit fragments de bracelets à godrons du même type que celui de Crémieu.

Une statuette en fer
Petite statuette masculine au corps d'aspect cylindrique, présentant un bras replié au niveau de la poitrine et une barbe sur le visage. Elle est pourvue, à l'arrière, d'un appendice de section rectangulaire situé au niveau des reins.
Hauteur : 12,8cm ; Longueur de l'appendice : 1cm ; l. de l'appendice : 0,75cm.

Avec de nombreux critères morphologiques similaires, en particulier le tenon dorsal, le lancier de Thorigné-en-Charni (Mayenne) est fort comparable à la statuette de Crémieu et selon J.R. Jannot (Jannot, 1999, p.49-50), son origine étrusque est indiscutable et il provien-drait de l'atelier de Volterra dans la province de Pise.

Les renseignements concernant cette figurine, plutôt originale, nous ont été fournis par R. Adam, (in littera). Selon lui, "cette statuette présente des aspects italiques indéniables : de part la position des bras, il s'agit plutôt d'un orant que d'un porte-lance et de ce point de vue on pourrait trouver des antécédents sardes (les bronzes nuraghiques ayant été importés à Vétulonia et Populonia, la ville du fer et en ayant inspiré l'artisanat archaïque) ; la frontalité, l'aspect cylindrique du corps, l'absence de détails anatomiques, le vague caleçon, renvoient à l'Italie centrale ou méridionale, Ombrie, Etrurie ou Apulie ; mais il ne faut pas négliger qu'on trouve des visages barbus pareillement levés sur des séries de fibules de la Tène ancienne du Trentin, de la Val di Non, etc... et que si quelqu'un pratique la petite statuaire en fer, ce sont les Celtes plutôt que les Italiques."

Selon R. Adam, la région de l'Ile Crémieu comporte un nombre intéressant d'importa-tions. Mais finalement le problème serait d'ordre chronologique, " la petite statuaire étant vo-lontiers archaïsante, il est délicat d'attribuer au VIIème ou au VIème siècle une figurine qui évoque des antécédents italiques de ces époques ; inversement, même en domaine celtique, il est difficile de descendre plus loin que le Vème : les fibules évoquées plus haut ont des yeux, barbes et chevelures nettement plus marqués."
D'autre part R. Adam s'interroge sur l'utilisation de cette figurine : "l'attache qui est à l'arrière et le matériau inhabituel font penser à un umbo de bouclier ou le décor de quelques meubles - le bras droit ayant une position prophylactique ?"

Enfin, cette statuette évoque pour R. Adam, l'ossuaire de Montescudaio, qui doit être le portrait italien le plus ancien (le mort figure sur le couvercle en train de banqueter assis, et sur l'anse de l'urne biconique, avec des traits forts ressemblants). Il se demande également "si, à l'époque finale du Villanovien incinérant, quand les défunts se font figurer sur les urnes, les gens de Populonia, qui n'est finalement pas si loin du Tessin, n'auraient pas été capables de faire cela en fer et si cette statuette n'aurait pas pu être appliquée à une urne. Mais que vien-drait-elle faire à Crémieu, dans le plat pays ?" Voilà bien des hypothèses pour une pièce peu ordinaire mais selon toute vraisemblance son origine serait italique, étrusque ou celte, vers les VI-Vèmes siècles.

Conclusion

Les dépôts reviennent très souvent dans le contexte de découverte du matériel de comparaison. Cette constatation nous inciterait à proposer l'hypothèse selon laquelle ces quelques fragments de bronze seraient des éléments d'une cachette régionale dont la situation géographique exacte ne peut être précisée.

Il est n'est pas exclu non plus que ces pièces, issues d'une région dont la richesse, à la fin de l'Age du Bronze, n'est plus à démontrer, proviennent d'un char. L'exemple des roues du char cultuel de la Côte Saint-André, dont le bois d'une jante est daté avant 745 av. J.C. par la dendrochronologie (Bocquet, 1990, p.35-39), cette date est à rapprocher de celle du tumu-lus de Wehringen de 794 av. J.C., ou encore le caractère aristocratique de la tombe de Saint-Romain-de-Jalionas, nous font penser que cette hypothèse est tout à fait envisageable dans une région qui a vu les premiers princes celtes s'installer dès le VIIIè siècle av. J.C.
En l'absence de renseignement supplémentaire, il nous est difficile d'en dire plus au-jourd'hui.

Remerciements : nous sommes redevables à R. Adam de ses pertinentes remarques sur la figurine en fer et nous l'en remercions vivement.

Bibliographie ...........

I - Epingles de Crachier (Isère)
...........
Audouze F. et Courtois J.-C. - (1970) - Les épingles du Sud-Est de la France. Praehistoriche Bronzefund XIII, 1, München. 110 p., 30 pl.
...........Audouze F. et Gaucher G. - (1981) - Typologie des objets de l'Age du Bronze en France. Fascicule VI : les épingles, Ed. Société Préhistorique Française, Commission du Bronze. 114 p.
...........Beck A. - (1980) - Beiträge zur frühen une älteren Urnenfelderkultur im nordwestlichen Alpenvorland, Praehistoriche Bronzefund XX, 2, München. 165 p., 85 Taf.
...........Bocquet A. - (1997) - Archéologie et peuplement des Alpes françaises du Nord, du Néolithique aux Âges des Métaux, L'Anthropologie. t. 101, n°2, p. 291-393.
...........Carancini G.L. - (1975) - Die Nadeln in Italien. Gli spilloni nell'Italia continentale, Praehistoriche Bronzefund XIII, 2, München. 399 p et 113 taf.
...........Courtois J.-C. - (1957) - Note sur des objets inédits de l'Age du Bronze conservés dans les Musées de Lyon, Bull. Société Préhistorique française. t. 54, n°6, p. 262-271.
...........Courtois J.-C. - (1960) - Les dépôts de fondeurs de Vernaison (Rhône) et de la Poype-Vaugris (Isère), Cahiers Rhodaniens. VII, p. 3-24.
...........Lagrand Ch. - (1968) - Recherches sur le Bronze final en Provence méridionale. Thèse de Doctorat d'Université, Aix-en-Provence. 394 p et 87 pl.
...........Lambert M. - (1976) - Les grottes de Donzère (Drôme), Néolithique et âges des Métaux dans les Alpes françaises, Livret-guide de l'excursion A9, (dir. A.Bocquet et C.Lagrand). IXe Congrès UISPP, Nice, sep. 1976. p.32-39.
...........Laux F. - (1976) - Die Nadeln in Niedersachsen, Praehistoriche Bronzefund XIII, 4, München. 159 p., 63 Taf.
...........Millotte J.-P. - (1963) - Le Jura et les Plaines de Saône aux âges des Métaux, Annales Littéraires de l'Université de Besançon, Vol. 59, Edition "Les Belles Lettres", Paris. 452 p., 77 pl.
...........Müller-Karpe H. - (1959) - Beiträge zur Chronologie der Urnenfelderzeit Nördlich und Südlich der Alpen, Römisch-Germanische Forschungen, Band 22, De Gruyter, Berlin.
...........Müller-Karpe H. - (1980) - Handbuch der Vorgeschichte, Band IV, Bronzezeit, Drietter Teilband Tafeln, München, 602 Taf.
Oberkampf M. - (1997) - Age du Bronze de Haute-Savoie. Tome 1. Ed. Musée-Château d'Annecy, 213 p.
...........Roudil J.-L. - (1972) - L'Age du Bronze en Languedoc oriental. Mémoire de la Société Préhistorique Française, t. 10, 302 p.
...........Torbrügge W. - (1959) - Die Bronzezeit in der Oberpflaz. Materialhefte zur Bayerischen vorgeschichte, Heft 13, 240 p. et 91 taf.
...........Vignard M. - (1961) - Essai d'inventaire archéologique de la Drôme : les trouvailles isolées de l'Age du Bronze à la Tène, Ogam, Tradition celtique, t.XIII, 1, p. 25-46.
...........Vital J. - (1990) - Typologie et relations géographiques à l'Age du Br. ds la moyenne vallée Rhône: exemple des sites du défilé Donzère. Chronologie absolue de l'Age du Bronze des Alpes occidentales et implications archéologiques, Bull. Etudes préhistoriques et Archéologiques alpines, n° spécial. Ve Coll. sur les Alpes dans l'Antiquité. Pila, 11-13 sept. 1987. p. 163-178.

II - Epée de Montagneux (Savoie)

...........Bianco Peroni V. - (1970) - Die Schwerter in Italien. Le spade nell'Italia continentale. Praehistoriche Bronzefund. Abt. IV, Band 1. 149p. 88 pl. h.t., cartes.
........... Coutil L. - (1928) - Poignards, rapières et épées de l'Age du Bronze. L'Homme préhistorique. 15e année, n°4-5, p. 11-64 ; 30 pl.
........... Gaucher G. et Mohen J.P. - (1972) - Typologie des objets de l'Age du Bronze en France. Fasc. I : épées. Ed. Société Préhistorique française, Commission du Bronze. 84 p., fig.
........... Holste F. - (1953) - Die bronzezeitlichen Vollgriffsschwerter Bäyerns. Munchner Beitrag zur Vor-und Fruhgeschichte Heraus Gegeben, von J. Werner. Band 4.
........... Mouton P. - (1954) - Une enquête sur les épées du type de Liptov trouvées en France. Revue Archéo. de l'Est et du Centre-Est. t. 5. p. 233-234, 1 fig.
........... Muller-Karpe H. - (1961) - Die Vollgriffschwerter der Urnenfelderzeit aus Bayern. C.H. Beck'sche Verlagsbuchhandlung, München. 134 p. 1 fig., 103 pl. h.t.
........... Naue J.- (1903) - Die vorrömischen Schwerter aus Kupfer, Bronze u. Eisen. Text. -u. Tafeln. Munich.

III - Matériel de Crémieu (Isère)

...........Bocquet A. - (1990). Le char de la Côte Saint-André (Isère). Les premiers princes celtes (2000 à 750 avant J.-C.). Autour de la tombe de Saint-Romain-de-Jalionas (Isère). Musée Dauphinois, Grenoble, pp. 35-39.
........... Bocquet A. - (1997). Archéologie et peuplement des Alpes françaises du Nord, du Néolithique aux Âges des Métaux. L'Anthropologie, tome 101. n°2. pp. 291-393.
........... Cazalis de Fondouce P. - (1902). La cachette de fondeur de Launac. Mémoires de la Société Archéologique de Montpellier. Deuxième série, tome II. pp. 171-208.
........... Coffyn A., Gomez de Soto J. et Mohen J.-P. - (1981). L'apogée du Bronze atlantique. Le dépôt de Vénat. L'Age du Bronze en France, 1, Picard, 229 p., 57 pl. et 25 cartes.
........... Cordier G. - (1985). L'Age du Bronze en Touraine, nouveaux documents, dans : "Eléments de Pré et Protohistoire européenne, Hommage à J.-P. Millotte", Annales Littéraire de Besançon, Les Belles Lettres, Paris, pp. 305-321.
........... Cordier G. - (1996). Le dépôt de l'Age du Bronze final du Petit-Villatte à Neuvy-sur-Barangeon (Cher) et son contexte régional, Joué-lès-Tours, 99 p. et pl.
........... Guilaine J. - (1972). L'Age du Bronze en Languedoc occidental, Roussillon, Ariège, Mémoires de la Société Préhistorique française, tome 9, Editions Klincksieck, Paris, 460 p.
........... Herrmann F.R. (1966). Die Funde der Urnenfelderkultur in Mittel- und Südhessen, Römisch-Germanische Forschungen 1966, Band 27. 209 p, 11 fig et 216 taf.
........... Jannot J.R. - (1999). Les Gaulois aux marges de l'Armorique : les échanges, Archéologia, novembre 1999, n°361, pp. 49-53.
........... Mohen J.P. - (1980). L'Age du Fer en Aquitaine, du VIIe au IIIe siècle avant J.C., Mémoires de la Société Préhistorique française, tome 14, 338 p, 141 fig. et 201 pl.
........... Pare C.F.E., (1987). Wagenbeschläge der Bad Homburg-Gruppe und die Kulturgeschichtlich stellung des Hallstattzeitlichen Wagengrabes von Wehringen, Kreis augsburg. Archäologisches Korrespondenzblatt ; Jahrang 17. Heft 4. pp. 467-482.
........... Pare C.F.E., (1987). Der Zeremonialwagen der Hallstattzeit : Untersuschungen zu Konstruktion, Typologie und Kulturbeziehungen. Vierrädrige Wagen der Hallstattzeit. Römisch - Germanische Zentralmuseum Forschungsinstitut für Vor - und Frühgeschichte, 1987, pp. 25-67.
........... Piette J., (1989). Le premier Age du Fer dans l'Aube. Découvertes inédites ou peu connues. Pré et Protohistoire de l'Aube, 1989, Direction Régionale des Affaires Culturelles de Champagne-Ardennes -Circonscription des Antiquités Préhistoriques-, Conservation du Musée de Nogent-sur-Seine et Association Régionale pour la Protection et l'Etude du Patrimoine Préhistorique, pp. 229-241.

 

RETOUR
FIGURE 2

Figure 3 : Carte de répartition des gisements,
dépôts et objets isolés de la fin du Bronze moyen
et de la phase ancienne du Bronze final.

1 : Crachier (Isère)
2 : Crémieu (Isère)
3 : Champagneux (Savoie)
4 : Tullins (Isère)
5 : Pont-de-Claix (Isère)
6 : Reventin-Vaugris (Isère)
7 : Vernaison (Rhône
8 : Jons (Ain)
9 : Porcieu-Amblagnieu (Isère)
10 : Creys-Mépieu (Isère)
11 : Grésy-sur-Aix (Savoie)
12 : Grésy-sur-Isère (Isère)
13 : La Léchère - Petit-Coeur (Savoie)
14 : Marcellaz (Haute-Savoie)
15 : Annemasse (Haute-Savoie)
16 : Etrembières (Haute-Savoie)
17 : Genève - Maison Buttin (Suisse)
18 : Chens-sur-Léman (Haute-Savoie)
19 : Douvaine (Haute-Savoie)
20 : Lullin - Couvaloup (Haute-Savoie)

Figure 5 : A : Champagneux (Savoie)
Région de Crémieu (?) (Isère).
Région de Crémieu (?) (Isère).

Carte de répartition

Epingle N°3. Détail de la gravure.