Au début du XIXe siècle, certains auteurs disent qu'il y aurait eu deux portes sous le village de Bons. La deuxième porte devait se trouver à 50 m en aval.
Devant entamer des obstacles rocheux pour ouvrir
un passage à la route, les Romains ont aménagé leurs travaux en œuvre architecturale
sous forme de porte monumentale.
Aujourd'hui il reste une demi-arche taillée dans le roc, d'une ouverture de
3 m, dont le départ est constitué par une corniche en relief.
La voie large de 2,50 m possède deux rainures creusées dans le sol rocheux
pour le passage des roues : à d'autres endroits ces rainures sont encore visibles.
De chaque coté une banquette taillée constitue comme un trottoir.
De nombreuses traces de coups d'outil sont visibles un peu partout sur la
roche.
Portait-elle une inscription ?
En 1553, Charles Estienne
(Le guide des chemins de France) citait-t-il
la Porte de Bons, en disant qu'elle
portait l'inscription " Caesari Augusto dedicata
: Salutate eam ".
"col de Persant" = il y a un mont Perchon au-dessus du Freney-d'Oisans
"le mont de Genefve" = Montgenèvre
"mont Godard" = un lieu-dit Godard est à Montchaboud, à
l'ouest de Vizille, là où passe la route romaine provenant de
Grenoble avec ses restes de voie et des murs de soutènement.
"insculpé" = gravé
Pourtant une autre localisation peut-être trouvée pour cette
inscription dans :
l'Histoire générale des Alpes maritimes
ou cottiennes par le RP Marcellin Fornier, Tome 1, Paris 1890.
Aux pages 189-190 on lit : "Pour un asseuré monument des travaux de Cottius on voit encor à Pertuis Rostan, qui est une roche taillée par un voleur nommé rostan, à une lieue de Briançon, du costé d'Ambrun, auprez du village de Saint Martin, une inscription qui faisait assez voir qu'elle procédait de la bienveillance de ce roy envers son amy l'empereur, pour l'amour duquel ce roy occuapit son peuple à ces adjancements de chemins. Elle porte ces mots :
D. CESARI. AVGVSTO. DEDICATA SALUTATE EAM
En note il est dit : Cette inscription, mentionnée par Duchesne dès 1609 (Les antiquités et recherches des villes. t. II, p. 162), en 1621 est considérée comme suspecte par Merula (Cosmographia, p. 465). En 1888 le Corpus l'inscrit parmi les falsae.
Si on admet comme vraie la
mention d'Estienne, antérieure à celle de 1609, elle fait état
d'une "roche ou montagne percée par le milieu" : cela
correspond-il à une porte où à un profond ravin comme
le Pertuis Rostan ?
Estienne dit "auprès dudit Briançon" ce qui serait
plus conforme à la géographie car Bons est bien loin de Briançon.
En plus, c'est bien la route de la Durance que César aurait suivit,
à plusieurs reprises, pour pénétrer en Gaule. Un mont
Godard aurait été près de cette voie mais on ne le retrouve
plus.
Par contre, ce "mont Godard", cité par Estienne existerait bien sur la route de l'Oisans près de Grenoble, au-dessus de l'ancienne voie romaine...
ALORS QUE PENSER ?