L’église
romane de BALAZUC
par Aimé Bocquet
L’église, dédiée à sainte Marie-Madeleine,
est placée à l’intérieur de la première enceinte du XIIe siècle, dans le bas
du village. Elle comporte deux nefs accolées Inscrite en 1927 à l’Inventaire
supplémentaire des Monuments historiques, elle fut restaurée en 2007
La
porte
Les arcatures ont un simple rôle décoratif
La
première nef
15 m de long, 4,5 m de large,
7,5 m de haut. Voûte en berceau, quatre arcs doubleaux et abside en cul de
four. Eclairée par trois baies dans l’abside. Les vitraux modernes sont de
Jacques Yankel.
La nef voûtée en berceau en tuf
et en calcaire local
Une première nef au XIe
siècle
La deuxième nef
L’abside
voûtée en cul de four
L’abside
Des
archères ont été construites en même temps que l’abside au XIe siècle
Les
berceaux latéraux portent la voûte
La
pierre d’autel creuse en calcaire. Âge pré-roman ou XIe siècle ? Découverte
dans le sol de la nef vers 1950.
Pour
comparaison Pierre d’autel creuse du VIe siècle provenant de Saint- Marcel-de-Crussol,
Ardèche
La
pierre locale ne se sculpte pas...
Pourtant,
quelques très rares éléments (tabernacle, chapiteau) en calcaire jaune venu
d’ailleurs sont moulurées.
La deuxième nef est un agrandissement
de l'église, en plus mauvais appareil, accolé à la première nef.
Mêmes dimensions que la première nef, mais plus basse.
Voûtée d’arête
Pas d’homogénéité dans la construction
et appareil de pierre moins soigné.
Mur
nord
Dimensions et formes des baies sont différentes ainsi que les pierres qui les
entourent…
Deux
lavabos (ou piscines) ont été découverts lors de la restauration
A
partir du début du XIIIe siècle, le prêtre ne mélange pas les eaux ordinaires
et celles qui sont sacrées
Pour comparaison, le lavabo
de la collégiale de Montréal (Yonne), de la fin du XIIe siècle.
Un lavabo semblable a été remis
au jour au printemps 2010 dans la collégiale Saint André à Grenoble, datée
de 1250 environ.
Ces
lavabos font suite à une décision, au début du XIIIe siècle, du pape Innocent
III qui codifiait les ablutions liturgiques : « C'est en effet à dater de la
fin du XIIe siècle, que l'on voit les lavabos doubles dans les chapelles des
églises cathédrales et conventuelles, plus rarement dans les églises paroissiales.
Ce n'est qu'à dater de cette époque que l'on voit le lavabo faire partie intégrante
de l'édifice car il est prévu dans la construction. L’usage de ces lavabos,
doubles ou simples, disparaît vers le XVe siècle, quand la pratique des ablutions
se modifie.....» (E. Viollet-le-Duc)
Une
table d’autel actuellement au sol
Une
des cinq croix de consécration
La deuxième nef au XIIIe
siècle
Pour la construire, il a fallu
monter un mur depuis le socle rocheux et établir son sol au-dessus d’une cave.
Le
plafond était en bois car un simple mur aussi haut ne pouvait pas tenir une
voûte…
...
comme dans l’église de Veyrine, Ardèche
Au
XVIIe siècle, le plafond de bois a été remplacé par des voûtes d’arête
qui obturent en partie une fenêtre romane.
Mais
il a fallu neutraliser la poussée des lourdes voûtes par d’énormes contreforts.
L’église
au XVIIe siècle et aujourd’hui
Mise
en place des voûtes d’arête dans la deuxième nef et des contreforts pour les
soutenir.
Construction de la sacristie.
Le
clocher
Un simple clocher-mur au XIe
siècle, percé d’une baie romane ouvrant dans la nef.
Le clocheton posé au-dessus, pour la cloche de l’angélus, est très
postérieur.
Dans
un deuxième temps, au XVIIe siècle (?).
On lui ajoute un massif de maçonnerie avec un toit.
Le
toit a disparu au début du XXe siècle pour laisser place à une terrasse.
Vierge à l’enfant
en calcaire peint. Probablement
médiévale.
Le testament d’Antoine de Balazuc, en 1480, fait un legs pour la « lampe de
Notre Dame de Balazuc » ; était-ce celle de notre statue ?
La
restauration a ouvert une niche entre les deux nefs, probablement pour y exposer
la Vierge. Cette niche est postérieure à la construction de l’église
La
restauration a été complétée avec bonheur par des vitraux de Jacques Yankel,
en 2007
Place centrale
derrière l’église romane
Aquarelle de Claudette Chazalon