A 3200m d'altitude, entre Italie
et Autriche,
la momie de l'homme du Similaun est une décou-
verte extraordinaire par la qualité et la con-
servation de son équipement en matières péris-
sables. Mais sa présence n'est pas pour sur-
prendre car les hommes ont sillonné les Alpes
pour en rechercher les richesses minérales.
Et en Savoie...
A cette trouvaille, on associera
une tombe de Fontaine-le-Puits en haute Tarentaise. En effet son mobilier
funéraire se rapproche de l'équipement de l'homme des glaces:
hache plate de cuivre, couteau de silex, carquois de pointes
de flèches en silex, pendeloque de collier. Un autre élément
identique accentue la comparaison, celui d'un outil d'usage
quotidien que les " voyageurs " devaient emporter avec eux,
tout aussi utile que le couteau : le retouchoir à silex pour raf-
fûter briquet, lames ou pointes de flèche ; c'est un fragment
de bois de cerf enfoncé dans une branche de tilleul pour
l'homme des glaces et une petite barre de cuivre enfoncée
dans un andouiller de cerf pour le Savoyard.
La sépulture de Tarentaise a son origine culturelle et
technique de l'autre côté des Alpes, dans la civilisation
de
Remedello en Italie du Nord. Il en est de même pour l'homme
du Similaun d'après les plus récentes études. Les deux
décou-
vertes présentent donc bien des points communs.
Le défunt de Tarentaise fait probablement partie d'un groupe,
ou des descendants d'un groupe, qui avait remonté la Doire
Baltée pour pénétrer dans le coeur du domaine alpin,
après avoir
franchi le col du Petit-Saint-Bernard vers la Savoie.
Comme l'homme du Similaun, les gens de haute Tarentaise étaient-ils
des prospecteurs de cuivre dans une région qui en est bien pourvue,
ce qui est possible connaissant la vocation métallurgique des gens
de Remedello ? Les arrivants se sont-ils installés définitivement
en formant une colonie parmi les indigènes, tout en gardant leurs armes,
leurs outils et leur religion, le saura-t-on un jour ?
L'homme du Similaun lors de sa découverte