Les villages sont abandonnés périodiquement
tous les 20 à 22 ans. Ce système d'habitat cyclique, bien connu tant
dans le Jura qu'en Suisse occidentale, s'explique par une agriculture de type
horticole. Ce mode cultural, mis en évidence par l’étude des graines de mauvaises
herbes, consiste en un brûlis du couvert végétal sur des terres lourdes et
argileuses ; aujourd'hui encore elles sont peu fertiles malgré les modes culturaux
modernes.
Les céréales étaient semées en sillons avec de
nombreux sarclages au cours de la croissance.
Au Néolithique les sols se trouvaient épuisés rapidement après avoir été retournés
par de courtes pioches en bois de cerf.... Quand le finage environnant n'avait
plus un rendement suffisant pour alimenter la communauté, il fallait partir
et reconstruire le village quelques kilomètres plus loin, au milieu de terres
vierges ou régénérées par la végétation
après un abandon antérieur.
Donc, voyant se rapprocher l'échéance de trop
faibles récoltes, certains membres du groupe allaient édifier un
nouveau village puis toutes les familles déménageaient deux à quatre ans
plus tard; ceci témoigne d'une organisation sociale et territoriale bien au
point.
C’est un processus déjà connu lors de la colonisation des coteaux du Vercors
près de Grenoble; là, trois niveaux archéologiques correspondent à trois déforestations
avec présence de céréales, séparées par trois phases de reboisement.
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